Plus bas que terre
Il avait sans doute la toiture de son manoir à retaper. En rempilant dans le troisième opus de la saga Underworld, la Révolte des Lycans, Billy Nighy n’a dû penser sans cesse, du moins on l’espère, au montant de sa rémunération. Un coup d’œil si soutenu au cachet qu’il s’en est cramé la prunelle des yeux, devenus bleu fluo pour les besoins de ce rôle de décomposition.
Billy enfile donc son veston gothique pour devenir Viktor, chef glacial de la communauté glaciale des vampires dans le glacial Moyen-âge, au sein de la contrée de …. de…. du château sombre qui surplombe la forêt maveillante. Quitte à ne pas avoir d’histoire, mieux vaut au final ne pas la situer, ça laissera moins de traces. Les coincés cousins du frétillant Edward Collen font régner la loi et l’effroi sur leurs terres grâce aux Lycans, leurs esclaves protecteurs. Des barbus en rupture de stock de Petrol Hahn mi hommes-mi loups garoux qui défendent, contre leurs gré, le petit groupe d’éternels contre les loups, les vrais. Ou plutôt les vrais-faux, puisque les mauvais masques en plastiques que portent les pauvres animaux et la ressemblance frappante de l’intérieur de leur intestin avec de la mortadelle ramènent les effets spéciaux vingt ans en arrière.
Mais parmi les Lycans, soumis à l’apartheid par le port d’un joli collier sado-maso annihilant leurs poussées d’hormones, Lucian sommeille. Pas pour longtemps, malheureusement. Frère jumeau caché de Barthez et expert en balistique sanglante, il ne lève ses yeux battus que pour croiser le regard (naturel, celui-ci, peut-être), de Sonya, la fille de Viktor. La bête sauve sa belle dans la forêt des grands méchants loups mais ne reçoit, pour récompense, que des coups de fouets. Trente-six, en tout, sur l’ensemble du long-métrage : une réelle prouesse d’endurance que subit, par solidarité, le téléspectateur. Lucian crie, Lucian pleure, s’acoquine avec sa brune sur les remparts. Un acte de zoophilie entre l’homme, non, la femme, euh non, la vampire et l’animal dont a vent le constipé Viktor. Sonya est jugée, condamnée, exposée mortellement aux UV. Et Lucien Spartacus, chef des esclaves qui veulent se libérer…se libère. Mais revient découper en morceaux ses anciens maîtres, faute d’avoir su s’acclimater au camping de plein air. Bataille finale, fuite de Viktor dans un frigidaire chromé, vite, vite, on torche au mieux l’épilogue de cette rivalité naissante entre Lycans et pompeurs de sang. Naissante, car ce numéro 3 n’est pas qu’un 0 par sa nullité. C’est aussi la genèse des deux épisodes 1 et 2 d’Underworld. Deux épisodes en plus à digérer ? Aouuuuuuhhhhh. JB