Sang pour sang nanar
La note du juge japonais. ? / 10
Au dos de la Jacquette. Jack Crow et sa bande de bikers nettoie le Nouveau-Mexique de ses vampires. Mais l’une de leurs parties de chasse tourne au vinaigre avec l’apparition de Valek, le premier des suceurs de sang. Un duel nocturne impitoyable s’engage.
Le Club appréciera. Il y avait l’absence d’acting, l’acting et l’Acting avec un grand A. Il y aura désormais le contre-acting. A l’origine de ce concept inédit et franchement rafraîchissant, un seul et même homme. James Woods, alias Jacques Bois, alias Jack Crow, notre héros du soir.
Son idée est toute simple : en faire le moins possible lors des scènes d’action et de bastons, afin de pouvoir tout donner, et encore davantage, dans les passages qui n’en demandent pas tant. Au final, on récupère une guimauve avec les lacets défaits lors des échanges de baffes, et des insultes, des poussées d’hormones et des accélérations de rythme cardiaques durant les pauses. Toujours en décalage, jamais en rythme, qu’on se le dise, Jack est un précurseur.
Mais résumer la qualité (?) de Vampires à l’interprétation toute personnelle de Jacques Bois serait réducteur. Ce serait ainsi trop vite oublier la place faite au prolétariat dans ce road-movie sanguinolent. Car pour accompagner Crow dans sa croisade minable, Carpenter a visé juste et mis du lourd. A la droite du père Jack se trouve donc Montoya, 3e rejeton de la portée Baldwin. Pas Alec, celui qui s’est tapé Kim Basinger. Ni William, le type de Gossip Girl. Encore moins Stephen, le gars le plus cool d’Usuals suspects. Non, non…Daniel Baldwin, le grassouillet de la bande, dont le talent avait déjà éclaté au grand jour dans le sinistre «Harley Davidson et l’homme aux santiags».
Non content d’avoir piqué ses fringues à Charles Ingalls, le bonhomme se révèle être le coéquipier le plus inutile qui soit. A sa décharge, notons cependant que tirer sur une corde pour attirer les vampires au soleil tout en essuyant le bord de sa bouche emplie de nachos n’est pas chose aisée. L’homme prouve néanmoins sa valeur dans son rapport aux femmes. A voir comme il traite Katrina, ouragan avant l’heure, on comprend combien ont pu être laborieuses ses premières expériences sous la ceinture. Maquillée comme une pute, traité de et comme une pute, la pauvre décolorée subit les outrages de ce gros jambon de Daniel de la première à la dernière minute. Leur idylle finale ne sera tout compte fait que l’épitaphe d’une des romances les plus gerbantes du cinéma américain. La prestation de Varek, anecdotique, ne mérite rien sinon l’ignorance.
Alors oui, on entend sur la toile certains autistes de la série Z s’extasier devant « la débauche de sang » de Vampires, ses punchlines « jouissives » et son côté « western moderne ». Une copie à revoir rapidement, tant l’étiquette gros nanard s’est incrustée sur la jaquette du DVD. De caricatures grossières de l’Eglise en dialogues nauséabonds, d’aspersions de ketchup en guet-apens foireux, Vampires a certes le don de faire rire. Mais donne, surtout, la plupart du temps, l’envie de s’enfoncer un pieu en acier dans le crâne. Et pourquoi pas une gousse d’ail. JB
C’était en direct.
«Je voudrais savoir une chose : au bout de 600 ans, ta quéquette fonctionne toujours aussi bien ?» De Crow à Varek, juste pour savoir.
Sous les applaudissements. Jack Crow est immortel. Alors que la bande de vampires assoiffées s’apprête à enflammer la croix sur lequel il a gentiment été installé, le bien nommé Montoya appuie sur le champignon, envoi un carreau dans le bois et met les voiles pour sortir notre héros de là. La chute de Crow n’est alors, ni plus ni moins, que la pire cascade jamais montrée sur un écran de cinéma. Criminel.
Et au nom de la liberté :