A genoux, et sur les coudes
C’est donc l’histoire d’un mec sans mains, sans pieds et sans armes, capable de casser un frigo d’un coup de coude ou d’un mouvement de genou. Un mec avec qui l’habit ne fait pas le moine thaï, un mec qui montre en deux coup de coude que ceux qui se poussent du coude en riant à sa vue se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
Né près du coude d’une rivière polluée, vêtu de sapes trouées jusqu’au coude, l’homme n’a rien et mange sur ses genoux. Une vie enfoncée jusqu’aux genoux dans la misère. Ne lui reste que la prière, faite à genoux.
Mais Ting n’est pas homme à mettre genoux à terre devant l’adversité, ni à ployer le genou devant les truands. Jouant des coudes, il se serre les coudes avec son cousin chauve comme un genou. Un petit coup d’huile de coude, et voilà notre chimpanzé au coude-à-coude avec les voleurs de tête de Buddha, ceux –là mêmes qui s’assoient volontiers sur les genoux des autres sans demander. Sans mettre un genou à terre ni se moucher du coude, l’ami Ting-Tong prend son courage sous le coude et fonce coudes au corps au devant du danger.
L’objectif : retrouver Ong-Bak, que l’on prie genou fléchi. Pour le héros, pas de repos : ni coudes sur la table ni levée de coude, encore moins d’enfant pris sur ses genoux ou de pupute à qui donner du coude. Juste une safari-thaï où les emmerdes s’arrêtent au dessus du genou, un régal à tomber sur les genoux. Restera le lendemain, pour les membres du Club rassasiés, une légère douleur aux articulations.
Sous les applaudissements. En Thaïlande, quand ya pas la télé, on trouve quand même le moyen de rigoler. Ting tape l’incruste dans un gentil tournoi de combats de rue, mais se fait golé par le pilier du bar. Résultat : une baston d’anthologie devant les clients surexcités. A coups de frigos et de queue de billard, les deux hommes régalent la galerie et refont le mobilier. De vrais architectes d’intérieur.
Verbatim. « Paf Ping Pouf Oumph Bang Aïe Tchunc Bim”. De Ting au Tigre birman, parlant tous les deux technique de pied.