La cloche a sonné
Dring dring, C’est la rentrée qui pointe son nez. Et comme les 12 millions de petits français concernés, le Club est repartis cirer les bancs de son école préférée. Au milieu des douilles usagées, des kalachs scotchés et autres fournitures élémentaires, ça sent bon la colle en pot, le cahier neuf et la mine de crayon HB. Mais si certains auront profité de l’été pour potasser quelques cours de rattrapages, s’actionniser au soleil ou tirer à balles réelles dans le désert américain, la plongée dans le grand bain, là, pim, tout de go, avait de quoi inquiéter.
C’était sans compter sur Riggs, Murtaugh et leur Arme Fatale 2, l’essentiel du tronc commun à tous les élèves nerveux et chahuteurs, le vrai cours de rattrapage de l’école des années 80. Un florilège d’acquis sur lesquels compter pour réussir son année, et poursuivre son chemin de l’excellence. Petit cours de rattrapage de l’Arme létale 2, matière par matière, afin de commencer l’année du bon pied.
Histoire. Côté mémoire, une seule date à retenir. 1989, comme la date de sortie de ce deuxième opus de Riggs et Murtaugh. Date à laquelle l’Afrique du sud n’était pas encore la nation arc-en-ciel que l’on connaît. Avant 90, donc, alors que les moustaches, les costards moutarde et la laque dans les cheveux font loi, l’Afrique-du-sud est un joli ramassis de Nazis. Les bon blancs se prénomment Arjen ou Pieter, les (très) bonnes blanches se prénomment Rika, et les personnes de couleurs sont des kafirs. Trop sympa. Pour la coquetterie, la mèche se porte sur le côté, la moustache est fine et les yeux sont bleus. La journée se passe en costume parce qu’en costume, c’est bien plus sinistre. « Pardon » se dit « Bardon », à l’autrichienne. C’est fascinant, l’Histoire.
Physique – Chimie. Cette année, derrière la paillasse et les lunettes de petit chimiste, c’est le bon professeur Murtaugh qui officie. Le froc aux chevilles, bien calé sur le trône, un magazine de pêche au gros à la main, le maître ne manque pas de rappeler qu’une baignoire en laiton est d’une résistance hors norme. L’épaisseur du matériau, combiné à la forme en cuvette du réceptacle et à la vitesse de mouvement d’un homme constipé, permet de réduire au silence plusieurs kilos de Semtex. C’est fascinant, la science.
Biologie. N’en déplaise à Benoît XVI, les Blacks utilise des capotes. Et c’est encore le bon professeur Murtaugh qui nous l’apprend : ils n’en utilisent pas qu’une. L’arbre de préservatifs posé par ses collègues prouve que plusieurs dizaines de condoms sont nécessaires à un rapport sexuel Afro-Africain. Rianne, la fille qui a le feu au cul, peut en témoigner. Biologie toujours, avec les propriétés létales du clou. Un clou tout seul, ça ne sert pas à grand-chose, mais plusieurs clous lancé à plein tube, ça donne un beau garage, ou un agresseur mort dans des conditions atroces. C’est dangereux, la médecine.
Mathématiques. Et un, et deux, et trois, et quarante-deux « OK ! ». Le théorème de Getz nous prouve sans contestation possible que l’élément secondaire d’un ensemble tridimensionnel peut, à force de répétitions, atteindre le centre du cercle et devenir le dénominateur majeur. Simple question de lourdeur. C’est fatiguant, les maths.
Education physique et sportive. L’épaule en vrac mais le torse bombé, le nouveau prof de sport, c’est Riggs. Au programme du trimestre, le sport en chambre. Une discipline pratiquée en caravane, si possible en présence d’un chien. Le principe : transpirer au maximum en pénétrant sa coéquipière. Pour l’arbitre, pas de coup d’envoi, mais un vibrant « Batte en l’air ». C’est excitant, le sport.
La phrase du jour : « Si vous prenez racine, je vous bourre le cul, et je vous envoie les couilles dans un lance-pierre. » Riggs au membre du consulat d’Afrique du Sud, lors de leur rencontre diplomatique au sommet.
Sous les applaudissements. Les yeux révulsés, Riggs le barg’ prend le volant de son 4×4 pour démanteler le trafic springbok. Un petit nœud autour d’un des piliers de la maison surélevée, un petit coup d’accélérateur, un petit rendez-vous à prévoir chez le garagiste pour changer le châssis démembré, un petit « Ouaiiiisss ! » pour s’encourager, et le tour est joué. L’Afrique du Sud est à terre, et les professionnels du bâtiment californiens en prennent un coup.