Le règne animal
Oui, oui, oui, ce film est une joyeuse crétinerie du dimanche soir, une beauferie à quatre roues bourrée des clichés habituels : jolies bagnoles, jolies filles, biscotos tatoués, un black pour faire marrer (ou pas), un Chinois pour pirater les serveurs et un Latino pour foutre les jetons.
Bref, rien de nouveau sous le soleil de Rio, puisque les jojos de Fast and Furious n’ont pas inventé la poudre, mais savent drôlement bien l’utiliser. Ils conduisent super vite, n’ont pas peur des policiers, et engloutissent des Budweiser avec le petit doigt levée.
On aurait pu disserter sur la cylindrée des moteurs, les réglages des carburateurs ou le diamètre des jantes, le recul des canons sciés, l’épaisseur du coffre à braquer ou son impact sur le mobilier urbain. Mais la véritable force qui surgit de l’écran, tel un uppercut sous le menton, c’est la puissance bestiale de ces deux gros bœufs de Vin et Dwayne. Car si Vinny n’est pas un bleu au sein du Club, The Rock et son quintal de bidoche fait une entrée triomphale dans l’arène. Ces deux-là finiraient presque par remettre en cause l’ordre naturelle des choses. Et surtout des forces. Un comparatif s’impose.
Game 1 – Diesel Vs Leclerc
Il a fait les beaux jours des blindés et trimbalé sa carcasse sur une bonne partie des théâtres de guerre. Référence de l’armée française, le char Leclerc est un monstre d’acier. Vin aussi. Play-offs en 7 rencontres.
Prix. Les experts son unanimes : le char Leclerc se vent en grande surface aux alentours des 12 millions d’euros. Une jolie cagnotte que ne parvient pas à égaler Vinny, pourtant bankable. Le gros jambon ne réclame pour ses galipettes que 10 millions. Une paille.
Diesel 0 – Leclerc 1
Poids. C’est a priori le match le plus déséquilibré. A juste titre. Avec 92 kilos sur la balance, Vinny, qui se trouve d’ailleurs « trop lourd », est microscopique. Son adversaire tout en angles flirte avec les 65 tonnes. Mazette.
Diesel 0 – Leclerc 2
Vitesse. 72 km/h sur route, 55km/h en tout-terrain, 38 km/h en marche arrière, Leclerc n’a pas à rougir de sa vélocité. Mais avec 1.294 contraventions impayées, 978 excès de vitesse et 634 radars déprogrammés sur son passage, Vinny est bien le Fils du Vent. Il débloque son compteur.
Diesel 1 – Leclerc 2
Accélération. Leclerc a du tonus, puisqu’il propulse ses 65 tonnes à 32 km/h en moins de 6 secondes. Une statistique qui fait marrer Vinny, en train de brancher ses bouteilles d’oxygène trafiquées au moteur trafiqué de sa Mustang trafiquée. Il recolle au score.
Diesel 2 – Leclerc 2
Autonomie. Avec 1.700 litres de fuel, le char tient 550 km sur route. Avec 1 seul pack de Budweiser, Vinny a tenu 3 opus de Fast and Furious. Il prend la tête.
Diesel 3 – Leclerc 2
Franchissement. Leclerc est un petit sauteur : un obstacle d’1.25m de haut ou un gué d’1m sont ses maximums. Sous les balles, Vinny dépasse allègrement les 10m sur les toits des favelas de Rio. Lewis et Powell en restent sur le cul, et Leclerc est à terre.
Diesel 4 – Leclerc 2
Artillerie. Le comparatif le plus édifiant : Leclerc annonce dans sa brochure un canon de 120 mm, traduire 12 cm. Vues les créatures qui entourent Vinny à longueur de course, il paraît inutile de révéler ses propres mensurations de caleçon. Leclerc prend cher.
Diesel 5 – Leclerc 2.
Diesel wins !
Game 2 – Rock Vs T.Rex
L’un est considéré comme le plus grand prédateur de tous les temps. Le second a été le Roi Scorpion. Tout simplement. Play-offs en 7 rencontres.
Mensurations. 11 mètres de long, 4 mètre au garrot, 7 tonnes sur la balance et des enjambées de 3,75m. T.Rex est bien la plus grosse machine animale de tous les temps. Avec 1,98 m et 118 kilos, The Rock n’est qu’un malheureux catcheur.
Rock 0 – T.Rex 1
Mâchoire. Les spécialistes s’accordent sur le fait que la mâchoire de T-Rex est la plus puissante du règne animal, espèces vivantes ou disparues confondues. On notera au passage que la gueule du crocodile du Nil peut soulever 2.300 kilos, que la morsure du requin blanc est de 600 kg par centimètre carré , et que celle de la hyène équivaut au poids de 5 semi-remorques sur le bout du pied. The Rock, lui, n’a qu’un bon dentiste.
Rock 0 – T.Rex 2
Dentition. Les recherches du bon professeur Hammond ont prouvé que les dents de T.Rex pouvaient atteindre 18 cm de long, aiguisés comme des couteaux à viande. Des couteaux, justement, The Rock en a plein sa cuisine, et qui dépassent largement les 20cm. C’est même avec ça qu’il découpe son poulet le dimanche. Il marque son premier point.
Rock 1 – T.Rex 2
Taille de bras. Petit hic dans la musculature de T.Rex : ses bras de 75cm. The Rock, lui, dévisse des têtes à une main. Et égalise.
Rock 2 – T.Rex 2
Filmographie. Comment ne pas verser une larme de tendresse en repensant à la petite vache déposée dans l’enclos de T.Rex avant d’être pulvérisée, scène culte du culte Jurassic Park ? T.Rex est une star du grand écran, mais Rock aussi. Avec la Momie, le Scorpion ou le merveilleux Maxi Papa, il totalise une vingtaine de chefs-d’œuvre à sa filmographie. Et prend la tête.
Rock 3 – T.Rex 2
Survie. T.Rex repose en paix depuis 65 millions d’années, après avoir connu une espérance de vie proche de celle du Moyen-Age. A presque 40 ans, Rock se porte comme un charme. Il dépieute la bête.
Rock 4 – T.Rex 2
Gastronomie. Prédateur ou charognard, qu’importe, T.Rex s’en met plein la panse. Il est capable d’enfourner en une bouchée des kilos de chair. Mais Rock a lui-aussi bel appétit. Quadruple champion du Texas de manger de hamburgers, il gagne la manche. Et racle les derniers os du carnassier.
Rock 5 – T.Rex 2
Rock wins !
Sous les applaudissements. La salle du Grand Rex n’a pas entièrement fait le plein. Au milieu du décorum, les spectateurs s’impatientent, et parmi eux Edward Ier. Cet écran, décidemment, est placé bien trop bas, entend-on se plaindre. Puis le noir se fait, la musique explose. Et le monumental écran, le vrai, celui qui dépasse en taille la superficie du Château, se déroule avec lenteur. Un strip-tease télévisuel à graver à jamais les empreintes de ses mains dans les accoudoirs. Du grand, du très grand spectacle.
Rien n’est moins sûr. La VF ou la mort. L’une des règles fondatrices du Club ne sera bien sûr pas remise en cause, mais force est de pleurnicher que le doublage, par un mauvais Français, d’un mauvais acteur américain jouant un mauvais méchant brésilien dans un mauvais film américain, ça fait mal aux oreilles. Les « Touuuto boooonne » n’arrivent pas à convaincre, car le seul véritable ambassadeur de la langue brésilienne, c’est Brandao. Celui qu’a pas touché.
Fast & Furious 5 – Bande annonce VF par Universal_Pictures_France
tudo bem. Carai.