Un mois en enfer
A court de forme ou d’inspiration, le Club multiplie ces dernières semaines les déceptions et s’enfonce dans la morosité. Des valeurs sûres qui s’écroulent, des scénarios qui fatiguent et des acteurs à pleurer, retour en quatre actes sur le mois de souffrance que viennent de s’offrir les Actionmen.
Technologie, quand tu nous tiens
A trop se mettre dans la peau du héros, on risque de finir aussi largué que lui. C’est le triste constat affiché par Die Hard 4, le re-re-re-retour du mythique McLane.
Dépassé par les nouvelles technologies, allergique à l’écran tactile nouvelle génération et inconnu des mailing-lists, Bruce traîne son âme – et son corps – en peine dans une Amérique menacée d’un retour à l’âge de Pierre. C’est Olyphant, l’ancien membre de la NSA, celui-là même qui pointait du doigt la faiblesse du système, qui veut maintenant le réinitialiser. A croire que le gouvernement américain ne connaît pas la clause de non-concurrence.
Langages HTML, codes sources et transtypages cryptent un calvaire qui donne envie de s’éclairer à la bougie. Le dé-zoom final sur l’ambulance emmenant le héros blessé est la seule valeur sûre. C’est trop peu. JB
Verbatim « Ta copine ? La dernière fois que je l’ai vue, elle était bloquée au fond d’une cage d’ascenseur avec une voiture dans le cul. » John McLane.
Sous les applaudissements John McLane esseulé contre avion de chasse supersonique, un combat inégal ? Le pilote, mal aiguillé par Olyphant, a pris en grippe le gentil flic écossais et veut lui déverser les 60 tonnes de sa puissance dans la tête. Une initiative patriote qui a de quoi faire marrer Johnny et son semi-remorque. Après avoir vu son bahut transformé en décapotable par la mitrailleuse adverse, McLane quitte l’autoroute en démolition, fait une pause sur l’aile du jet en vol, et finit sa course en slidant sur une portion de highway désossée. Un dimanche comme un autre.
Rien n’est moins sûr Des explosions, quelques pan-pan et un zest de bons mots offerts par McLane, DH4 offre le minimum syndical. Mais avec 140 minutes de pellicule au compteur, le ratio cartouches utilisées/temps écoulé est clairement loin du compte. Secoué pour son autisme à vouloir du coup de feu à tout prix, Grohe prouve semaine après semaine sa valeur critique.
Méconnu du grand public, Wesley s’est vu offrir par le Club une chance de briller en société. C’est raté et plus que raté.
Que ceux qui ont suivi l’intrigue jusqu’au bout, ri aux boutades de Ryan Reynolds, reproduit après le générique de fin les mouvements de Blade dans leurs salon, entamé une discussion sur l’existence possible des vampires ou déclaré que le vrai buveur de sang, c’est Edward Cullen s’avancent d’un pas, se payent une séance d’UV, avalent une gousse d’ail, s’aspergent d’eau bénite et se plantent un pieu en bois dans le cœur. Et se tapent les Chroniques de Riddick au ralenti, histoire que la leçon soit bien retenue. JB
Verbatim « Tu es prêt à mourir ? » « Depuis que je suis né ». Dialogue entre Drake et Blade, pressentis comme les futurs membres de la bande à Ruquier.
Sous les applaudissements Blade a beau avoir éclaté le Dieu des vampires puis les démons des vampires (cf bande-annonce officielle), se taper le vampire ultime ne sera pas une mince affaire. Viennent donc l’épauler Hannibal et Abigail, alias Jessica Biel.
L’ex ado-musculeuse de 7 à la maison a loué un costume de Robin des Bois, tire des flèches comme Robin des Bois. Grotesque. Mais contrairement à Robin, Jessica aime bien passer sous la douche. Miam.
Rien n’est moins sûr Parmi les rares personnes à avoir survécu au visionnage de Blade Trinity, certains jugent que la référence ultime en matière d’ennui, Les Chroniques de Riddick, vaut un chouya mieux. Vin, Wesley, mais qui est le moins nul ?
Besson enfile les merdes comme des perles, et Banlieue 13 Ultimatum complète le collier. Audis, hélicos, mixité sociale, doigt d’honneur aux flics et duo keuf/voyou proche de la nullité : le blondinet grossissant reprend sa panoplie complète pour deux heures de pur supplice. Ce même lundi soir, TMC offrait à 20h40 Les Chroniques de Riddick. Quand ça veut pas rentrer. JB
Verbatim « C’est pas les lois qui sont mauvaises, c’est les gens qui les appliquent ». Damien le flic, qui a laissé trop longtemps sa tête près du grille-pain quand il était petit.
Sous les applaudissements
Damien le condé, Leito le yamakasi, Tao la yakuza, Molko le cainfri, Ali-K le rebeu et Karl le nazi se tapent une bière avec le président dans l’enceinte de l’Elysée, histoire de fêter la fin de la crise des banlieues. Mieux que la victoire des Bleus en 98, une France black-blanc-beur-jaune-skin qui fait doucement rêver.
Rien n’est moins sûr Marre du HK, ras-le-bol des Ricains, un petit tour du côté de là où ça sent le fromage paraissait être une belle initiative. Peine perdue. Les Tricolores doivent continuer à faire ce qu’ils font le mieux. Des films chiants.
Dernier écueil en date, Dommage collatéral, malheureuse excursion de Papy Schwarzy dans la pampa colombienne.
A cinquante ans passés, les coups de poings de Terminator sont devenus des caresses de moignons, ses courses sur plus de quatre mètres font peine à voir et les cartouches sont soigneusement rangées au placard. Le botox ne marche plus, l’alchimie non plus. Il était vraiment temps de gouverner la Californie. Quoique. JB
Verbatim « Je retourne en Colombie et je bute tout le monde. » Peter Brandt, agent dégarni de la CIA.
Sous les applaudissements El Lobo est inflexible et le fait savoir. Pour punir un de ses hommes qui n’a pas bien fait ses devoirs de narco, il l’attache à une chaise, lui écarte la mâchoire, et lui colle un serpent venimeux dans les entrailles. Tout compte fait, les Bretzels, c’est pas si dégueu. A vomir.
Rien n’est moins sûr Couleurs au pastel, personnages principaux arborant fièrement bedaine, moustache et front dégarni, costard XXL et chemise rentrée dans le pantalon, Dommage Collatéral a le mérite de coller à merveille aux codes des films d’action 80’s. Ca sent bon le cahier à spirale neuf, le tube de colle Uhu et le papier rêche du Super Picsou Géant. Imbattable.
Merci Jean d’avoir privilégié la concision sur ce triste mois de mars.
Il manque juste quatre mots au Verbatim de B13 et on aura fait notre taf vis-à-vis des générations à venir: « C’est pas les lois qui sont mauvaises, c’est les gens qui les appliquent. C’est comme les religions».
Et là tout est dit.
OBJECTION VOTRE HONNEUR.
Rien à redire de ces belles critiques. Cependant je ferai deux remarques qui me paraissent justifiées.
A la fin de DC (dommage collatéral), Brouwer (shwarzi) à une manière toute spéciale de buter la femme du Lobo, en la balançant dans le compteur électrique d’un immeuble à la façon « lancé de nain » (Butcher?). De même pour le Lobo, mais je ne me souviens plus comment il meurt. Excusez-moi, c’est donc que ça n’a marqué personne.
Pour Blade: On aurait pu parler de la réplique du grand méchant vampire blond- armoire à glace, dans laquelle il fait réf à ses couilles.
Voilà, les lapins.
En même temps c’est normal que le ciné action club du 11 (initialement, du 09éme ensuite) parte en couille:
- on s’enfile du champagne avec les pizzas (ceci dit c’est plutôt action).
- on parle trop au moment où faudrait la boucler. (Ceci dit on sous-estime toujours le fait d’en faire trop)
- on ne cherche plus les films, mais on subit le choix d’une personne motivée chaque semaine, mais peu inspirée.
- on ne matte pas assez de classiques.
Pour cela on devrait se créer une banque de l’action, dans laquelle chacun pourrai poster des idées de films avec BA, et petit com. alléchant. Possibilité d’un tel projet du côté du service info (Viny? Scribe?)
Tout cela avec l’accord officiel d’el P. bien sûr.
Point taken Truand!
Par contre, on peut déjà être sûr que tes belles paroles ne résonneront pas des masses vu qu’on n’est apparemment que quatre (+ le scribe) à aller sur ce site régulièrement. Soit à peine 50% du Club..
faut il élargir la propagande? OK je met ça dans un mail.
Le Truand a vu juste, il faut créer cette banque de données. L’idéal serait de caser 1 commentaire + la BA comme tu l’as dit, avec en plus 1 ou 2 extraits pour se faire une idée.