Dieu bénisse l’Amérique
Il y avait Laurel et Hardy, Tintin et Milou ou Tif et Tondu, mais jamais association de malfaiteurs n’avait rassemblé deux extrêmes aussi éloignés.
D’un côté Arnold, alias Ivan, le bloc soviétique, de l’autre, Belushi, alias Art, l’Amérique des donuts et des Cadillac. Au milieu Rostavili, un méchant trafiquant géorgien tueur de flic incapable de se coiffer, que le soviet doit ramener de l’autre côté du rideau. Voilà pour le simplissime scénario de Double Détente.
Dans les faits, rien de bien croustillant à se mettre sous la dent. Démarré sur un rythme des plus lents, DD n’arrive pas à passer la seconde malgré l’arrivée d’Arnold chez les cow-boys.
S’enchaînent alors une compilation clichée des différences culturelles entre l’est et l’ouest, quelques tirs aux pigeons qui ne feront pas date, un petit concours entre semi-remorques valant le détour et un passage en prison sans queue ni tête, histoire de montrer qu’en Amérique, il y a aussi des prisons.
Le compliqué prend la place de l’ennuyeux, mélangeant des cartes déjà battues et re-battues. Le Russe constipé, l’Amerloque gouailleur, le black aveugle, la maîtresse traîtresse, le Géorgien échevelé, n’en jetez plus ! Le voyage s’est transformé sans explications en jeu des sept familles. Le final bâclé, où le bad guy n’est pas foutu de tirer correctement à plus de 30 centimètres, provoque un dernier soupir.
Ne restait plus qu’à se concentrer sur l’essence même de DD, soit l’association Ivan & Art. Une doublette qui avait de la gueule, entre la présence plus que physique d’Arnold et l’humour de comptoir de Belushi, très en vogue à l’époque. Mais le mélange chaud et froid ressort malheureusement tiède, un comble pour un buddy-movie.
Le malheureux Belushi s’épuise à remplir les blancs laissés par le monosyllabique Ivan, nous faisant presque regretter les yeux exorbités de Mel courant aux côtés de Danny Glover et les ultrasons de Martin Lawrence en train de s’engueuler avec le prince de Bel Air.
Mais les auteurs, obsédés par le champ lexical de la « branlette », nous offre tout de même quelques douceurs. Les « fifrelins », « baloches » et autre « nage dans le yaourt » sont remis au goût du jour. Arnold, qui a le mérite de se présenter avec une coiffure ahurissante, traîne vraiment trop les pieds pour réunir les deux empires. Un raté amusant sachant que ses camarades rouges feront définitivement fondre la glace quelques temps seulement après la sortie de Double détente, en 1988. Sachant surtout que bien des années après, Arnold allait tenir pendant sept ans les rênes californiens de la 8e puissance mondiale…Le Club a choisi son camp. Dieu bénisse l’Amérique !
Sous les applaudissements Qui a dit que la Russie manquait de chaleur ? Première scène, premier uppercut : Arnold balance ses biscotos à la face du spectateur et fait son entrée dans le temple des plaisirs moscovites. Ici une petrouchka en train de se savonner les seins, là un Petrov dénudé en train de soulever de la fonte à grosses gouttes, plus loin une deuxième Pétrouchka en train de savonner les seins de la premières Pétrouchka. C’en est décidemment trop. Rouge de honte, Arnold balance tout le monde par la fenêtre. Il était temps.
J’ai craint jusqu’aux dernières lignes que tu aies oublié la première scène du film dans l’espèce de hammam, car j’ai souvenir que jusqu’au voyage à l’Ouest de l’autre frigo, le club était complètement sous le charme.
Par contre, comme le disait l’Inquisiteur Bacon, tu as totalement zappé les multiples démos de « course années 80″ de Beluschi, panse en avant et mulet au vent.
Je pense qu’un article dessus avec vidéos à l’appui réparera l’affront