Pour l’amour de JC
Il n’est pas certes pas aussi grand que Dolph, pas aussi baraqué qu’Arnold et moins patriote que Sylvestre, mais Jean-Claude tient sans hésitation sa place sur le podium des actionmen les plus bankables.
Pour preuve, sa prestation convaincante et sans retenue dans un Universal Soldier qui, à défaut de faire lever les foules, aura inscrit sur le visage de certains membres du Club un petit sourire de nostalgie. Car U.S. sent bon les 80 – 90’s, la musique au synthé, les coupes de cheveux en brosse et la cassette vidéo rangée par Papa sur l’armoire, juste avant la lettre V.
Le scénario – la rébellion d’un soldat d’élite revenu d’entre les morts pour servir de cobaye aux méchants technocrates du Pentagone – a le mérite d’offrir au grand Dolph, révélé quelques temps auparavant dans sa superbe interprétation d’Ivan Drago, un rôle à sa taille. Le costume du vétéran du Vietnam accroc à la violence et reconverti en machine à bousiller lui va comme un gant, avouons-le. La promotion du long-métrage avait, en outre, été axée sur sa rivalité avec le plus anglophone des sujets du roi Baudoin. Mais force est de constater que JC gagne au poing haut la main, révélant la largeur de son « acting performance ».
Comment ne pas craquer devant son insistance absolue à vouloir montrer son derrière à tout bout de champ, et devant ses bains de glaçons organisés à l’arrière de la voiture ? Le festin qu’il ingurgite au dinner, empilant les pancakes en même temps que les baffes aux serveurs, illustre à merveille sa capacité à nous faire aimer la bêtise.
Bien qu’une telle démonstration de sentiments soit proscrite par la Charte Internationale des amateurs d’action (CIA), JC assume sans rougir ses travers libidineux. Il offre son corps au pays, à la science, mais également aux femmes, avec à chaque fois une signature bien pensée (voir « Sous les applaudissements »).
Et que dire de son jeu de jambes, si fluide, si bruyant, qui trouverait sans mal son utilité sur les champs de Premier League ? A défaut de collectionner les oreilles des cadavres autour de son cou, JC dévisse la tête des géants les deux pieds en l’air. Un plaisir universel. JB
Sous les applaudissements L’Universal Soldier est un animal à sang froid et ne connaît pas la douleur. Accompagné dans sa cavale par la jounaliste Veronica, JC se tape un bon bain de glaçon histoire de refroidir ses hormones. Une volonté de chasteté balayée dans la scène suivante : nu comme un ver face à la jolie blonde, JC souhaite retirer la diode que ses supérieurs lui ont injectée. A genoux face au bel éphèbe, la journaliste s’entend alors dire « Cherchez quelque chose de dur. » Incorrigible, ce JC.