La perfection au masculin
Perfection. Nom Féminin. Se dit d’une chose qui est un modèle du genre, accompli et total. Voici, en synthèse, le sentiment qui animait les membres du Club après la projection au Château de The Expendables, remake d’une soirée cinéma que les membres originels de l’assemblée s’étaient offert quelques semaines plus tôt. Un sentiment qui, soit dit en passant, animait tout particulièrement la Présidence et la Vice-présidence, dont le lobbying forcené a eu, avouons-le, son incidence sur les lignes qui suivent.
La perfection se serait donc incarnée dans cette tant attendue œuvre de Sly, hommage autoproclamé aux films d’action des 80’s. Ceux « qui nous ont fait aimer le cinéma », selon le principal intéressé. Rourke, Statham, Lundgren, Willis, Schwarzenegger, Li, revigoré par ses revivals de Rocky et de Rambo, Sylvestre est parvenu à réunir la plus extraordinaire brochette de bourrins connus et reconnus pour leurs talents au combat. Un véritable fantasme d’adolescent qui, de par sa nature, risquait forcément de décevoir. Les critiques en attestent : tellement annoncés, tellement marketés, les Sacrifiables semblaient avoir manqué leur coup.
Le Club, pourtant, offre sa plus belle rafale en l’air, estimant qu’à défaut d’être parfait, le buddy-movie est une parfaite alchimie, la manuel du parfait petit film d’action. Sylvestre a tapé juste, voici pourquoi.
Un environnement cosy. Pour accueillir la bande d’affreux jojos, Sylvestre s’est dégoté un joli hangar arrangé à l’ancienne. Les grosses cylindrées ornées de flammes et de têtes de loups s’accumulent sous le toit en tôle, la bière est au frais dans le frigo chromé et les cuirs sans-manches à tête de mort sont parfaitement repassés. La haute technologie et le magasin d’armes planqués derrière la bibliothèque n’ont pas été retenus, et c’est tant mieux.
L’auto-entreprenariat. « Ceux dont on peut se passer » n’ont ni employeur, ni rattachement à un quelconque gouvernement. Ils n’offrent pas leurs services au plus offrant, n’apparaissent pas sur les listings des anciens de la CIA, mais choisissent selon leur propres critères les missions à engager. Une vraie liberté de self-made-men.
Un scénario à grosse ficelle. Le simple nom de l’île sud-américaine à défoncer – la Vilena – suffit à comprendre la subtilité de l’histoire. Inexistante. Somaliens, Vileniens ou retraités de l’Agence, les méchants sont méchants, point barre. Ils martyrisent la pauvre population paysanne parce que ça leur plaît et non parce que c’est utile. Le chef des vilains est latino, parce qu’un moustachu avec accent, ça fait très peur, au moins autant qu’un soviet. Et puisque c’est un méchant ambitieux, on le juge dictateur. Plus facile à renverser.
Même le traître Gunnar (le bon Dolf Lundgred, un brin amoché) ne s’embarrasse d’aucun artifice : son passage du côté obscur n’a rien d’idéologique ou de financier, mais viendrait presque en réaction à une moquerie faite sur la piètre circonférence de son biceps droit. Sylvestre ne souhaitait qu’une chose : un champ dégagé pour le bombardement de vannes de ses amigos. Mission accomplie.
Du sentiment dans la bonne case. Ni pitié ni amourette. La seule trace de sentimentalisme est laissée par un Rourke criant de vérité, qui n’a besoin que d’un miroir et d’un monologue pour défendre l’idée qu’une épave peut avoir de la classe. Le message délivré par Sylvestre est un véritable hamburger : Lourd, bon et con. Le plus important, c’est les potes et la baston.
De l’action comme s’il en pleuvait. Sylvestre a eu la clairvoyance de ne laisser que deux lignes au scénario, laissant au gun-fight un maximum de place pour s’exprimer. Du corps à corps, de l’embuscade, de la poursuite, de l’assaut, de l’explosion massive, Sly offre le maxi-menu sans aucune indigestion. Une bagnole pétaradante pour la 4, un hydravion avec sulfateuse dans le nez pour la 6 et un dégommage à bord d’un supertanker pour la 8, chaud devant, tout le monde est servi. Sly nous offre même deux desserts pour le prix d’un : Le désormais mythique cours de free-fight qu’exécute Statham sur le terrain de basket. Un superbe uppercut asséné dans le menton des frères Scott. Et le matraquage chorégraphié des Expendables dans les caveaux du palais présidentiel.
Sylvestre a bien cuisiné. Russel, Seagal, Norris, Snipes ou JC peuvent avoir les crocs. JB
Sous les applaudissements La bande à Rocky fait sa petite révolution sud-américaine et veut faire péter le palais du président Garza de l’intérieur. Un putsch explosif organisé depuis les sous-sols de l’édifice. Mais les forces du général Alcazar local font plus que de la résistance et acculent les costauds dans le coin du ring. C’est le moment que choisit Terry Crews pour sortir de l’ombre et atomiser (le terme n’est pas trop fort) les lignes ennemies avec son fusil d’assaut sur-vitaminé. Un petit « souvenir pour Noël », comme le souligne l’artificier. Du grand art.
Non mais qu’est ce que c’est que cette allusion à une prétendue pression en fin de premier paragraphe?
Tu veux pas nous faire un couplet sur la liberté de la presse non plus? Un message de soutien aux familles d’Hervé Guesquière et Stéphane Taponnier tant qu’on y est?
Tu es libre d’écrire ce que tu veux (après bien sûr relecture par les instances dirigeantes) et je ne veux plus voir ce genre de sous entendus.
President Muammar K. Coleman
Tu pédales dans le yaourt, le film est franchement excellent ! Par rapport à beaucoup de films modernes qui valent pas un fifrelin, genre Riddick, c’est le jour et la nuit.